Commission CONTRE-ROCKWOOL
Les Soissonnais en transition sont engagés, au sein du Collectif-Stop Rockwool, dans la lutte contre l'implantation d'une usine de fabrication de laine de roche Rockwool à Soissons-Courmelles. Cette lutte depuis plus de 3 ans.
Plusieurs actions en justice, toujours en cours, ont permis de suspendre ce projet industriel, sans pouvoir l'interdire, à ce jour. La mobilisation citoyenne s'amplifie : 1 700 personnes ont participé à la dernière manifestation et la pétition en ligne atteint plus de
20 000 signatures.
Pourquoi sommes-nous opposés à ce projet ?
Un projet polluant
814 tonnes de rejets atmosphériques polluants par an (données de l'industriel), dirigées par les vents dominants dans la cuvette de Soissons, feraient de l'usine Rockwool une des 10 usines les plus polluantes de France (la 2ème pour le phénol, la 3ème pour le formaldéhyde, la 6ème pour l’ammoniac), selon les données du site officiel “Géorisques ", et dans ces rejets, 173 tonnes de "poussière", les particules fines de 2,5 à 10 microns.
Un risque important pour la santé
Les scientifiques mettent l’accent sur les Perturbateurs Endocriniens (105 tonnes par an dans les rejets) et leurs effets dangereux pour la santé à dose infinitésimale.
A quoi s'ajoute l'effet "cocktail": composés mélangés entre eux encore plus toxiques. Sans oublier les effets bien connus des particules fines inhalées...
C'est pourquoi 280 professionnels de la santé dont 135 médecins ont signé des manifestes contre l'installation de l'usine Rockwool à Soissons.
Rockwool affirme dans son dossier que le problème de la pollution est réglé par la dispersion. Or, dispersion ne signifie pas disparition, alors que le Conseil Départemental de l’Aisne a signé en 2022, la Charte des “ Villes et Territoires Sans Perturbateurs Endocriniens ”
Une usine énergivore
La production de laine de roche nécessite un four électrique à 1500° et la création d'une ligne électrique spécifique. Cela induirait une augmentation de 51 % de l'électricité consommée dans l'Agglomération Soissonnaise et représenterait, à elle seule, 40% de la consommation énergétique de ses industries, toutes énergies confondues.
En effet, la fabrication de ce produit nécessite de rendre la roche fibreuse pour en faire un isolant (fusion et fibrage à haute température, donc énergivore), alors qu'il existe des matériaux naturellement fibreux (les isolants biosourcés).
Une énorme consommation d'eau
Ce projet se prétend vertueux en annonçant utiliser à 50% les eaux de pluie ; cependant, en période de sécheresse, les réserves étant à sec, ce seraient 15% du réseau d’eau potable qui serait sollicité, reconnaît Rockwool, et 30,7% lors des pics de consommation annoncés.
Or, le préfet de l’Aisne a indiqué qu’en 2022, on a frôlé l’interruption de captage dans le territoire du Soissonnais. En 2023, tout le département est à minima en « vigilance ». Les nappes du secteur sont au « niveau très bas » selon le Bureau des Recherches Géologiques et Minières.
Ajoutons que plus de la moitié de l’eau consommée est rejetée dans les cheminées (rejets dans la zone de fibrage, et dilution du liant que l’on cuit ensuite en évacuant toute l’eau), ce qui en fait un process tout à fait incompatible avec la nécessaire sobriété en matière d’eau.
Une augmentation des émissions de gaz à effet de serre
L'émission de gaz à effet de serre atteindrait 80 000 tonnes de CO2 a déclaré l'industriel lui-même, en commission préfectorale, faisant de cette usine un projet climaticide.
Un produit obsolète
La laine de roche est un isolant minéral quasi non recyclable, non durable, qui ne répond pas à la réglementation RE 2020 sur le changement climatique. C'est un produit obsolète que Paris a déjà interdit de ses projets.
Par ailleurs, son action isolante contre la chaleur est loin d'être performante, alors que le dérèglement climatique provoque de plus en plus d'épisodes de forte chaleur
La dévalorisation de la ville et du patrimoine immobilier
Soissons a été classée dans le top 10 des "villes où vivre heureux à 1 heure de Paris".
Le paysage sera dénaturé par les cheminées et leurs panaches de fumée. La ville et ses alentours seront dévalorisés, l'activité économique impactée, ainsi que la valeur des biens immobiliers. D’ores et et déjà , des ventes sont suspendues à la condition que l’usine Rockwool ne se fasse pas.
Un déni de démocratie
L'implantation de l'usine de laine de roche Rockwool est imposée alors que l'acceptabilité sociale du projet n'est pas au rendez-vous :
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une enquête publique qui se conclut par un avis défavorable,
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une pétition d’opposition au projet qui compte plus 20 000 signatures,
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une consultation citoyenne à Courmelles qui montre une opposition au projet avec 96,6% des suffrages exprimés,
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plus de 630 professionnels de la santé et de l'éducation qui s’engagent contre, via différents manifestes.
Un projet peu créateur d'emplois
L'entreprise prétend créer 130 emplois, soit 3 emplois à l'hectare contre 20 à 25 emplois pour les entreprises déjà installées sur le plateau. Avec ce même ratio, sur les 40 ha du terrain Rockwool, cela ferait de 800 à 1000 emplois possibles.